Paul Verlaine
Poète français
(Metz 1844 ~ Paris 1896)




Poèmes saturniens, Mon rêve familier.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Poèmes saturniens, Chanson d'automne.
Les sanglots longs
des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Poèmes saturniens, Chanson d'automne.
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Poèmes saturniens, Monsieur Prudhomme.
Il est grave : il est maire et père de famille.
Son faux-col engloutit son oreille. Ses yeux
Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,
Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.

Jadis et naguère, Art poétique.
Ô qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

Jadis et naguère, Don Juan pipé.
On est le Diable, on ne le devient point.
Romances sans paroles, III.
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville.

Par notre manière de penser et nos attitudes, nous construisons notre bonheur ou notre malheur.




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