Socrate
En grec : Sôkratês
Philosophe grec
(Alôpekê, Attique, v. 470 ~ Athènes 399 av. J-C)




Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu'ils ne savent pas.
Ces vérités qui nous sont apparues, sont attachées et liées, par des raisons de fer et de diamant. Si tu ne parviens pas à les rompre, il n'est pas possible de tenir un autre langage que le mien, si l'on veut être dans le vrai. Pour moi, en effet, je répète toujours la même chose, que j'ignore ce qui en est, mais que de tous ceux que j'ai rencontrés, comme toi aujourd'hui, il n'en est aucun qui ait pu parler autrement sans prêter au ridicule.
Cité par Platon dans Gorgias, 482 b-c.
Mieux vaudrait pour moi avoir une lyre mal accordée et dissonante, diriger un choeur discordant et me trouver en opposition et en contradiction avec la plupart des hommes que d'être seul en désaccord avec moi-même et de me contredire.
Cité par Platon dans Apologie de Socrate
Je n'ai nul souci de ce dont se soucient la plupart des gens : affaires d'argent, administration des biens, charges de stratège, succès oratoires en public, magistratures, coalitions, factions politiques. Je ne suis pas engagé dans cette voie... mais dans celle où, à chacun de vous en particulier, je ferai le plus grand bien en essayant de le persuader de se préoccuper moins de ce qu'il a que de ce qu'il est, pour se rendre aussi excellent et raisonnable que possible.
Cité par Platon dans La république, VIII, 562b-563e
Socrate : Le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu'il veut être libre ; le métèque s'égale au citoyen et le citoyen au métèque, et la même chose pour l'étranger.
Adimante : C'est bien ce qui se passe.
Socrate : À tout cela s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. Et le résultat de tous ces abus accumulés, tu le conçois, c'est qu'ils rendent l'âme des citoyens si délicate qu'à l'approche de la moindre apparence de servitude, ils s'irritent et ne peuvent le supporter. Et tu sais bien qu'au bout du compte, ils n'ont plus cure des lois écrites ou non écrites afin de n'avoir jamais nulle part à supporter de maître.
Adimante : Ô combien je le sais !
Socrate : Eh bien, mon très cher, tel est le beau et vigoureux commencement duquel naît la tyrannie, ce me semble.
La vie est une chose bien étrange. Au fait, je me demande si Euripide n'a pas dit la vérité dans ce passage :
- «Qui sait si vivre n'est pas mourir, Et si mourir n'est pas vivre.»
Et il est possible que nous soyons réellement morts, le corps étant un tombeau, et cette partie de l'âme où résident les passions - partie déréglée, incapable de rien garder -, un tonneau percé (à cause de sa nature insatiable).

Socrate : Est-il plus grand mal pour une cité que ce qui la divise et la rend multiple au lieu d'une ? Est-il plus grand bien que ce qui l'unit et la rend une ?
Glaucon : Non.
Socrate : Eh bien ! la communauté de plaisir et de peine n'est-elle pas un bien dans la cité, lorsque, autant que possible, tous les citoyens se réjouissent ou s'affligent également des mêmes évènements heureux ou malheureux ?
Glaucon : Si, très certainement.
Socrate : Et n'est-ce pas l'égoïsme de ces sentiments qui la divise, lorsque les uns éprouvent une vive douleur, et les autres une vive joie, à l'occasion des mêmes évènements publics ou particuliers ?
Glaucon : Sans doute.
Socrate : Or, cela ne vient-il pas de ce que les citoyens ne sont point unanimes à prononcer ces paroles : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas, ceci m'est étranger ?
Glaucon : Sans aucun doute.
Socrate : Par conséquent, la cité dans laquelle la plupart des citoyens disent à propos des mêmes choses : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas, cette cité est excellemment organisée ?
Glaucon : Certainement.
Socrate : Et ne se comporte-t-elle pas, à très peu de chose près, comme un seul homme ? Je m'explique : quand un de nos doigts reçoit quelque coup, la communauté du corps et de l'âme, qui forme une seule organisation, à savoir celle de son principe directeur, éprouve une sensation ; tout entière et simultanément elle souffre avec l'une de ses parties : aussi disons-nous que l'homme a mal au doigt. II en est de même de toute autre partie de l'homme, qu'il s'agisse du malaise causé par la douleur, ou du mieux être qu'entraîne le plaisir.
Glaucon : II y a nécessité qu'il en soit ainsi dans une cité aux bonnes lois.




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